Catégories
Société

Famille et école… changer de route

Il est établi que la perte de sens est précurseur des phénomènes de burnout.

On en rencontre des signes chez les adolescents… bientôt chez les enfants.

Les réponses à cette alerte ne semblent pas avoir grand effet sur les signes avant-coureurs que constatent les acteurs sociaux, éducatifs et de la santé mentale.

On ne cible pas l’origine de ces constats en élargissant l’accès aux soins des ados et des enfants, même s’il est utile de le faire, j’en conviens avec vous.

Cap, route, point. Les clés de la navigation. Le cap que collectivement, nous souhaitons atteindre est probablement le bon. Le point nous dit que nous n’en prenons pas la direction. Il nous appartient de changer de route. Cela demande une (re)mobilisation des jeunes, de leurs parents, de leurs éducateurs et enseignants. La génération active, aujourd’hui, résiste à changer de route. 

Si on accepte que l’école n’est pas l’affaire des seuls enseignants, que la formation humaine et humaniste n’est pas du seul ressort des parents, que le court-termisme des politiques ne nous guide pas sur de nouvelles routes… je propose que la mobilisation des jeunes entame cette recherche, soutenus par les familles et par l’école. 

Qu’à l’école, familles, jeunes, enseignants se mettent à table pour répondre ensemble, pas à pas, à la description de la société que nous voulons pour demain, le cap. Qu’ensemble, ils pensent les routes à emprunter et celles qu’il faut écarter des programmes. Une mobilisation qui s’engage à soutenir les jeunes sur les chemins que nous avons refusés parce que nous avons « acheté » les délires de sociétés qui s’en enrichissent, nous précipitent dans les dérèglements et crises, nous conduisent dans le mur. 

Un processus qui met fin aux inutiles rivalités parent/enseignant, convaincus que mieux les uns réussissent, mieux les autres progresseront. Une interdépendance indispensable que les signes écologiques, climatiques, économiques, sociaux, de justice et de santé rendent urgente. Le changement de route est conditionné par cette réussite.

Des chantiers qui nous sortent d’un exercice de la démocratie limitée à l’élection. Une responsabilité, une intelligence collective. C’est le prix à payer pour sortir de l’ornière qui conduit nos ados dans les consultations. Un changement de route sur lequel il faudra faire le point fréquemment pour réussir l’urgent changement de route que nous imposent les signes cliniques de la terre, ce navire, que nous empruntons.

Nous trouverons le ressort de la sortie de l’éco anxiété dans des rencontres, des croisements de regards, dans les appartenances, dans la transmission générationnelle… dans une prise en mains de nos compétences, du pouvoirs que nous avons sur nous-mêmes, les rapports que nous entretenons… une dynamique démocratique qui inquiètent les partis, éveillent la curiosité des financiers… je crains l’abus de soins prodigués par des dispositions politiques, contrôle social qui rabote les symptômes pour que perdure le gout du jour qui nous endort.

Court-termisme du politique, lobbying de grandes entreprises, financiarisation de l’économie… les questions climatiques et environnementalistes progresseront à l’initiative des populations. Les Associations et ONG sont de réels supports. 

L’éco anxiété, celle que la jeunesse éponge* chez leurs ainés qui poursuivent leurs routes vers des crises et catastrophes, prend différentes formes dont certaines s’apparenteront à des troubles de santé mentale. Ils seront soignés comme tel. On ne leur dira sans doute pas que les réactions adaptatives aux inquiétudes qui plânent chez eux en est à l’origine, et qu’il s’agit donc d’orienter justement les désarrois ombrent leur jeunesse. 

En débattre en famille, avec l’école, jettera les bases de nouvelles réflexions sur l’état de notre monde. Coup double, si le processus d’élaboration de la pensée sort des lieux qui confisquent les solutions que l’on ostracise dans les sphères qui veulent pérenniser enrichissement et confort. 

*Par des symptômes qui mobilisent loin de cette maison qui brule et que nous regardons ailleurs

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.