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Protection de l' Enfance

Prendre soin en protection de l’enfance

Prendre soin en protection de l’enfance


Un frère, une sœur de moins de 3 ans, sont confiés à l’ASE sur décision du TE. Ils séjournent chez 2 AF différentes. Les motifs de cette mesure de protection sont les violences conjugales en lien avec des consommations de drogues, des carences de soins qui en résultent, les errances de la mère que l’on retrouve dans des squats avec les petits… Une mesure d’ « interdiction de territoire » aurait été prise à l’encontre du père des deux enfants, qu’il n’a pas reconnus. Il est le géniteur d’un enfant que porte la mère.

Des grands-parents ont été écartés en raison du refus de la mère. Pas de recours au TDC, solution à propos de laquelle on ne trouve pas de trace d’exploration. 

Il n’y a pas de visite chez les grands-parents à ce jour. 

Ces deux enfants établiront un lien d’attachement avec les personnes qui assurent les soins quotidiens, les AF, pour la bonne santé de ceux-ci, nous l’espérons.

On peut craindre que l’état actuel de la famille n’évolue que sur du long terme. Pendant ce temps, l’attachement avec les AF s’inscrira profondément, ce qui est souhaitable pour l’édification psychique de ces petits.

Peut-être que l’évolution entre mère et grand-mère évoluera ? Auquel cas, les visites des grands-parents seront accordées ?

Peut-être que la santé de la mère se rétablira ? Auquel cas une tentative de regroupement familiale sera tentée avec une mère qui, aux yeux des enfants, entrera en compétition avec l’attachement des enfants aux AF, deux enfants qui se connaitront à peine et qui seront aussi en compétition entre eux pour obtenir les attentions de la mère. Des bouleversements qui assènent des deuils sur des fondations fragilisées. 

La disponibilité et les turn over des référents.es ne pourront compenser les conséquences des ruptures que l’on inflige aux enfants. Voilà maintenant quelques années qu’ils se « défendent » contre ces traumas. Ils entrent dans les constructions de la protection de l’enfance avec ces « comportements d’attachements » qui exigent une quotidienneté exercée par des personnes formées, supervisées. 

Ni la mère qu’ils ont à découvrir, pour laquelle ils doivent développer des « astuces » pour qu’elle ne replonge pas, ni l’AF qui doit les regarder partir, ni la référente ne sont devenus durant ces années des spécialistes des TA, tandis que ces enfants se sont sans doute spécialisés dans les « stratégies de compensations » de type TA.

Dans l’hypothèse où les grands-parents eurent accueilli les enfants au départ de la mesure, cette question d’un déplacement vers de nouvelles figures d’attachement se serait fait en douceur, accompagnés par des intervenants à domicile, disponibles.

OUI, MAIS… dans nos métiers, tout le monde court… tout le monde change… tout le monde est déplacé… tout le monde a trop de « dossiers »… peu deviennent d’authentiques tuteurs de résilience.

Luc Fouarge

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