Face à ces enfants à besoins spécifiques, il nous faut nous mettre à table avec la famille, experte du problème. Une expertise faite d’essais, d’erreurs, de succès et d’échecs, d’émotions, de joies et de culpabilités, et d’injustices. Jusque là, elle adressait des attentes, parfois des demandes de miracle, c’est légitime. Sous la pression de la famille, on se précipiterait sur un diagnostic. Ce faisant la pression sur l’enfant augmente. Elle pourrait le figer dans un statut de patient, de malade, ce qui pourrait l’handicaper davantage. Le soulagement ne saurait advenir maintenant si on n’opère pas pour une écoute empathique de la famille… le temps qu’il faut.
Parfois, l’enfant concerné s’étonne du déplacement d’intérêt et cesse d’être la cible. Il peut même entrer en empathie avec la famille et « oublier » ce symptôme quelques instants et, peut-être, devenir acteur des pas de côté dont il percevra qu’ils le soulagent. Le soin, l’aide ad hoc peuvent alors débuter. Il fallait donc écouter et entendre les échos des besoins spécifiques auprès de la famille, des enseignants, des éducateurs, des thérapeutes…
Lors d’entretiens avec une famille, renonçant à m’appesantir sur le symptôme, manifestant toute mon empathie à l’égard des difficultés que nous rencontrons comme parents, l’enfant se rappeler à nos souvenirs dans une forme inattendue, surprenante qui captait l’étonnement et l’attention des parents. Une nouvelle voie se dessinait. L.F.


