Catégorie : Protection de l’ Enfance
Une démarche contenante, » tu es le.a bienvenu.e avec toutes tes émotions » dans une équipe qui s’engage à donner, à recevoir, en cadeau, » Je t’offre à voir de toi ce que tu ne peux voir de toi » dans laquelle toute l’équipe « mouille sa chemise… et si besoin, la suite sera envisagée dans une démarche individuelle. Un rapport à l’éthique, à la responsabilité soutenu par toute l’institution et par les financeurs qui reconnaissent la nécessité de ce temps d’élaboration, en interdisciplinarité, le besoin spécifique de ces équipes.
Né sale
Après…


Je ne suis plus président du CRéSaM, ni directeur du coga.
Je poursuis des activités comme indépendant dans le domaine de la guidance familiale et l’accompagnement d’équipe.
Hervé Reiss : Cher Luc,
Comme souvent, je partage totalement le contenu de votre article.
Et je ne sais pas si je vais oser tenter de prolonger la réflexion… jusqu’aux formations initiales… ou comment les IRTS et autres centres de formation pourraient mieux contribuer à outiller véritablement les professionnels… notamment les professionnels travaillant en hébergement avec des enfants et adolescents… les outiller sur la question de la thérapeutique du quotidien, et même sur la thérapeutique du lien… pour en finir une fois pour toutes avec la soi disant « juste distance » qui n’a en réalité rien, ou presque, d’éducative…
La première des contenances est à éprouver par un lien de qualité, un lien dans lequel la dimension affective est travaillée… les phénomènes de transfert et de contre-transfert sont parlés… le faire-avec et le tenir ensemble peuvent revenir au cœur de l’action éducative… L’éducatrice et L’éducateur peuvent alors devenir les premiers vecteurs, non seulement du « prendre soin » mais encore pleinement du SOIN…
L.F. Hervé:
Oui, la quotidienneté comme média thérapeutique. C’est aller au delà de l’apprentissage, de l’éducation et la question de la distance, des résonances… c’est la question de l’équipe pluri… Là , l’éduc trouve pour lui la contenance qui fait de son geste, de son émotion, de sa parole … un soin. A cet instant, l’éduc est passé à l’action éducative à la clinique éducative.
L’organisation « politique », la taille des institutions, conduisent vers un modèle gestionnaire des institutions d’accueil et de soin dans lesquelles l’exercice de la quotidienneté comme média de soin se noie dans des « ressentiments » qui n’échappent pas au regard des enfants accueillis. Des instants de répétition, lourds de sens, de ce qu’il est fait d’eux.
Dans les commissions enfance de l’ASE, le temps ne donne pas la place à cet échange en équipe qui vise le « prendre soin » des TS à travers la relecture du moment passé avec le public.
Dans les services et les institutions, le plus souvent, la capacité contenante du chef de service, non initié à cette dimension, n’autorise pas cette culture que je qualifie d’intervision.
Un des sentiments les plus exprimés est la solitude. Sentiment qui freine l’acte de penser l’action éducative sous le regard bienveillant de l’équipe. Cela conduit progressivement à la défection des TS….ou, à son blindage qui conduira au CM.
En présence et avec le soutien des cadres, la supervision installe l’exercice de la fonction tiers, fonction phorique dirait le Dr Delion.
L’indignation s’achève dans l’action. Communications, rencontres… un « atelier Mots » qui soutient, contient, libère, déclenche et permet une prise en main par la personne de sa dignité. Une efficacité qui Fleury si les pros ne s’enlisent pas dans le ressentiment. Cela devient soin tant pour les pros que pour le public. Une éthique du soin. Cynthia Fleury, encore elle, nous dit : Le soin est un humanisme.
