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Le village de la joie

C’est en prenant soin de nos enfants qu’il est possible de changer le monde

Dans ce village épargné du modernisme, les gens vivaient heureux et en bonne santé. L’observateur regardait ces gens s’offrir sans compter des « doudouces » qu’ils sortaient d’un sac qui jamais ne se vidait. 

Intriguée une féepsy tente d’y installer une consultation. Les gens l’accueillent bien comme ils le font avec tout un chacun, elle reçoit, elle aussi, profusion des doudouces… mais personne ne se présente à sa consultation.

Dépitée elle s’adresse à un homme qui contemple avec ravissement son épouse distribuant généreusement ces précieuses gentillesses. La féepsy se penche vers l’oreille du mari et lui suggère qu’il devrait craindre qu’à tant distribuer elle pourrait en manquer pour lui et ses enfants. Mais non, dit-il, nous vivons ainsi depuis toujours, et nous n’avons jamais manqué. 

Elle revint le lendemain et insidieusement relança son interrogation qui mina l’homme.

Il invita sa femme à plus de parcimonie, à une dose de retenue. D’abord surprise, elle commença à compter ces dons pour les réserver à son mari et ses enfants. Elle était moins gaie, et les enfants se mirent en compétition pour obtenir ses gestes tendres et aimants. Le bruit s’était répandu dans les rues du village. Les gens remplaçaient les doudouces par des gestes et parfois même des mots désagréables. 

La consultation ne désemplissait pas. Les enfants devenaient malades et s’échangeaient beaucoup des gestes accompagnés de mots désagréables. 

L’un d’eux dit qu’il se sentait malheureux, un mot qu’ils n’avaient jamais entendu. 

Inquiets, états qu’ils ne connaissaient pas, ils décidèrent de tenir un conseil à l’insu des parents. Le plus ancien de ses enfants se souvenait de cette époque, où jamais les mots maladies, souffrances ne se prononçaient. À l’analyse, ils se souvinrent qu’il était question d’une époque de bien avant, l’arrivée de la fée qui s’enrichissait.

Ils décidèrent de la chasser. Ils se mirent à imiter les parents de cette époque où le mot malheur ne se prononçait pas chez eux. Ils échangèrent entre eux des doudouces sans compter. Ainsi, ils « contaminèrent » les parents qui petit à petit imitèrent les enfants.

Le village retrouva sa beauté, les maladies disparurent, les enfants jouaient, le village de la joie s’échangeait à nouveau des doudouces qui jamais ne venaient à manquer.

Luc Fouarge, interprétation du conte des chaudouxdoux de Cl.Steiner revisité par Salomon Nasielski

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