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Propos d’un enfant dys

Face à ces enfants à besoins spécifiques, il nous faut nous mettre à table avec la famille, experte du problème. Une expertise faite d’essais, d’erreurs, de succès et d’échecs, d’émotions, de joies et de culpabilités, et d’injustices. Jusque là, elle adressait des attentes, parfois des demandes de miracle, c’est légitime. Sous la pression de la famille, on se précipiterait sur un diagnostic. Ce faisant la pression sur l’enfant augmente. Elle pourrait le figer dans un statut de patient, de malade, ce qui pourrait l’handicaper davantage. Le soulagement ne saurait advenir maintenant si on n’opère pas pour une écoute empathique de la famille… le temps qu’il faut.

Parfois, l’enfant concerné s’étonne du déplacement d’intérêt et cesse d’être la cible. Il peut même entrer en empathie avec la famille et « oublier » ce symptôme quelques instants et, peut-être, devenir acteur des pas de côté dont il percevra qu’ils le soulagent. Le soin, l’aide ad hoc peuvent alors débuter. Il fallait donc écouter et entendre les échos des besoins spécifiques auprès de la famille, des enseignants, des éducateurs, des thérapeutes…

Lors d’entretiens avec une famille, renonçant à m’appesantir sur le symptôme, manifestant toute mon empathie à l’égard des difficultés que nous rencontrons comme parents, l’enfant se rappeler à nos souvenirs dans une forme inattendue, surprenante qui captait l’étonnement et l’attention des parents. Une nouvelle voie se dessinait. L.F.

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Bois du Grand Bon Dieu

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L’hôpital dérouté du prendre soin

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Incasable

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IMP 140 Non classé Protection de l' Enfance

Passage à l’acte du personnel

Les agressions physiques et/ou sexuelles d’éducateurs.trices, sur des enfants, des personnes porteuses de handicap créent de véritables explosions volcaniques dans les lieux d’accueils. Il n’est pas rare qu’elles viennent après de longs silences au sein des équipes. Ces épisodes sont destructeurs pour l’enfant, la personne victime, mais aussi pour l’équipe, pour le service. La question de la responsabilité, des « comptes à rendre » précipitent toute l’équipe dans des émotions bouleversantes, chargées de culpabilité. 

Nous devons anticiper ces risques. Il faudra échanger sur les « invitations » des jeunes à reproduire des rencontres et immanquablement évoquer les « résonances » misent au jour chez des collaborateurs qui n’en ont pas encore la perception. « Je peux voir de toi ce que tu ne peux voir de toi, je t’en fais cadeau ».

Un échange indispensable pour sortir du trop de retenue, de l’excès de promiscuité. Il n’est pas rare que le jeune qui vécut jadis une forme d’abus, un climat incestuel « demande » une proximité physique très proche pour mieux contrôler l’adulte pourrait l’insécuriser.

Exercer une tiercité circulante au sein du service protège cette relation, le jeune et l’adulte qui l’accompagne également. Ceci suppose un travail sur la culture institutionnelle qui « autorise » cette rencontre particulière entre équipiers, proche et soutenante, dans la multidisciplinarité… dans la bonneveillance… alors, se construit la thérapie institutionnelle et le service passe de l’action éducative à la clinique éducative. Acceptant ainsi, que c’est à partir de là que l’on peut commencer à parler de la « clinique ».

En l’absence de cette culture, la relation éducative est livrée à la « sauvagerie » du jeune                    et de l’adulte, et parfois même de toute l’institution.


Ces questions, si elles ne se parlent en équipe pluridisciplinaire, risque de mettre tant d’énergie à se calibrer sur celle de la « bonne distance », préoccupation qui pourrait bien nous mettre au travail avec des « retenues » dans l’amour qui seront perceptibles. « Je pue, ou quoi ? »

C’est donc bien cette qualité d’échanges dans l’équipe qui nous préserve d’éduquer avec une économie exagérée de gestes, et de proximités « sauvages » qui tenterait ainsi de gérer la question de l’amour.

Luc F.

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IMP 140 Non classé Protection de l' Enfance

Crises, climatique, covid…

Impact sur les jeunes endifficultés et sur les professionnels et services qui les accompagnent

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Commentaires

Réfléchir, débattre, penser, se questionner, se mettre en question…ce sont aujourd’hui des luxes que très peu peuvent s’offrir et certainement pas ceux qui sont en première ligne.    L’heure ne me semble plus être au débats.  Les travailleurs sociaux sont au niveau des poilus des tranchées de Verdun.    De la chair à canon! Une AS, ASE, expérimentée, en charge du suivi de placement.

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IMP 140 Non classé Protection de l' Enfance

Institutionite, affections iatrogènes

Quand l’« institutionnalisation » devient symptômes.

Quand le corset se resserre pour protéger la machine institutionnelle. 

Si cette question fait l’objet d’un travail permanent dans le service d’accueil et d’hébergement d’adultes porteurs de handicap mental, d’enfants placés, dans les secteurs du psychomédicosocial et/où de la protection de l’enfance ou vous travaillez, alors inutile de lire cet article.

Ici, nous évoquons les dégâts que causent ce phénomène de dérives institutionnelles non-évaluées comme telles. La personne « institutionnalisée » s’adapte, se sur-adapte à une culture institutionnelle abandonnant ainsi une partie de son potentiel de croissance. Nous verrons que symétriquement il en va de même pour le personnel. Écoutons déjà le vocabulaire « admis » dans le service pour adultes qui, par exemple, évoquera les filles, les garçons, les gars et les gamins… voilà déjà les personnes minimisées, même si vous y trouvez des accents gentils. Les voilà confirmées d’entrée de jeu dans une réduction de ce qu’elles sont et le personnel situé dans une posture d’autorité. Les filles et les gars perdent le statut de personne, elles sont d’une autre catégorie, elles perdent ce qu’elles ont de commun avec les intervenants, d’être des personnes. Les uns et les autres se figeront dans cette posture. La rencontre sera inégalitaire, dans une recherche de maintenir le connu, dans l’évitement de la recherche d’un soi nouveau. Ainsi se cristallise l’institution dans une homéostasie « tranquillisante ». 

Tranquillisante parce qu’elle prolonge le vécu antérieur de la personne, le passé reprend forme avec les nouvelles personnes qu’elle rencontre, comme dans un tango qui les harmonise sur le non-changement. Et voilà que les soumissions, les humiliations et si besoin en est les violences perdurent et maintiennent dans le connu, dans le contrôlable.

Ce qui s’est inscrit précédemment comme symptôme, ce qui freine le développement harmonieux, ce qui fait partie de l’économie relationnelle, le prix de « j’existe à tes yeux » se réinscrit insidieusement dans les relations à l’intérieur de l’institution. Si ce processus sans doute inconscient s’installe c’est sans doute parce que cette dimension systémique est tue parce qu’elle force de tranquillisant. 

C’est dans l’exercice d’une responsabilité partagée avec la personne, sa famille, l’institution avec son évaluation interne et externe (les auditeurs de l’administration) que ce risque, très humain, pourra être minimisé et que pourra se libérer le pouvoir d’agir des uns et des autres, assurant ainsi la croissance des personnes accueillies et des personnes à qui on les confie. En arrière-fond, la quête de sens, celle-là même qui, absente, conduira aux omertas, aux burnout, aux violences… et dans une douleur, exprimée ou non, dans une quête dérisoire d’être reconnu. C’est sans doute dans cet espace qu’il sera utile de comprendre l’absentéisme et les défections.

Dans cette optique, nous observons comment s’installe cette forme de symétrie entre les accueillants et les personnes, entre les familles et l’institution, avec le regard sans doute discret d’une administration assaillie par les doléances sur les moyens qu’elle peut mettre à disposition des services. Une symétrie qui résulte d’un accord secret sur le maintien en l’état des potentialités de ceux qui travaillent ou séjournent dans le service.

S’y joue, de façon inconsciente, le maintien de la personne dans le service. Pour des raisons économiques parfois, et pour assurer un accueil « paisible » le plus souvent. Cela pourrait priver la personne d’accéder à une unité de vie qui pourrait l’amener à développer davantage de compétences.

Ces services, en ce y compris les familles, font peu appel aux groupes d’autoreprésentation qui existent hors des services dans le secteur associatif. Les échanges, les prises de paroles, les prises de conscience dans ces groupes pourraient y faire naître des désirs de se développer, de s’augmenter et ainsi entrainer des questionnements, des bouleversements dans le service et dans la dynamique familiale. 

A la symétrie évoquée s’ajoutent les difficultés dans la mise en œuvre de l’inter-disciplinarité dans le service. Comme dans les conflits dans la famille, dans le couple, il n’est pas rare que les éducateurs fassent obstruction aux regards des autres disciplines dans leur service et…vice et versa, dans des conflictualités « sourdes » dont les uns sont responsables au regard des autres. L’exercice de la tiercité, le regard croisé sont freinés, chacun cultivant dans son coin ses certitudes. Ainsi, l’éducateur, le psychologue se trouvent privés du regard tiers que son équipe, son institution, les services partenaires pourraient exercer sur eux. 

Dans un tel climat, il sera bien difficile d’élaborer un projet personnalisé du service au profit d’une personne. Chacun justifiant, bien inconsciemment sans doute le renoncement à grandir, à sortir de sa zone de confort.

C’est alors que le corset enveloppant la personne se resserre. La disqualification des potentialités de créer du nouveau par la personne, soutenue par une équipe s’éteindra, elle s’installera pour le confort de tous dans une forme de « chronicisation », « institutionnalisation » pour le confort du personnel, de la personne et de sa famille, les « choses restant en l’état ».

Nous évoquions le vocabulaire utilisé pour s’adresser aux personnes. Insidieusement, d’autres attitudes confirmeront celles-ci dans une forme d’intérêt à retenir l’expression de leurs ressources, dit plus simplement, elles y entendront que la mise en sourdine de leurs désirs et besoins est de bon aloi.

Aux toilettes des pensionnaires, les rouleaux de papier toilettes ont été supprimés, peut-être parce que l’une ou l’autre personne en faisait mauvais usage, gaspillage, bouchage des WC… les voilà donc contraintes, toutes adultes qu’elles soient, d’aller solliciter une ration de papier auprès d’un autre adulte identifié membre de l’équipe ! oui, c’est dans le détail que se cache l’humiliation qui « asservira » la personne. 

Un pensionnaire, dans une bousculade à l’entrée du réfectoire, se fait reprendre comme un petit turbulent par un de ces adultes pro qui expriment durement, en haussant le ton comme pour se garantir l’autorité nécessaire pour « accueillir » la centaine de personnes qui s’y précipite. Et voilà un des rares moments de plaisirs de la vie institutionnelle devenu éprouvant. Mais cette dernière personne compte bien se faire entendre, un début d’escalade dans le ton et le choix des mots débute. Le chef educteur dont les consignes au personnel sont rigides s’approche et fait taire la personne par un coup placé au plexus qui fait taire la personne. Le calme revient illico, et les jeunes éducateurs du service se tairont sur cet exercice d’autorité lors de la prochaine réunion. Peut-être même y verront-ils l’exemple de ce qu’il convient de pratiquer à l’égard de certaines de ces personnes pour que le troupeau s’avance calmement vers son assiette. Pour quelques personnes, c’est la gorge serrée qu’elles déglutiront.

Ainsi le service, ici dominé par une culture éducative transmise par un ancien, fort d’années d’expérience crée un climat aux allures paisible dans un climat de frayeur.

Ces exemples de quotidienneté, camouflée derrière des mots et des gestes infantilisant se retrouvent autant dans des collectifs d’adultes que dans des services destinés aux enfants. Les gros bras régissent l’ambiance sans avoir à hausser le ton… et tout le monde sera bien gardé.

Familles, auditeurs externes n’ont pas accès à ces modes opératoires qui opèrent dans la culture institutionnelle. Il est évident que dans la structure les choses ont été nommées tout autrement, « le bénéficiaire étant bien sûr au cœur des préoccupations de l’institution ».

Dans ces services dont nous espérons qu’ils se fassent rares il n’existe pas de lieu d’échanges, d’évaluation interne, de liberté de paroles qui permettraient que la mesure en soit prise et que les cadres soient en mesure d’apporter les aides dont les équipes ont besoin pour que soient épargnées les personnes. Cette privation d’expression existe autant du côté des personnes que du côté des adultes « encadrants ». Il manque de regards extérieurs, il manque de cette qualité d’échanges que pourraient s’offrir les professionnels, signalant dans la bienveillance que tel ou tel est en difficulté pour aborder telle problématique. Privées de ses regards dans la bonneveillance le personnel retourne chez lui bien des fois en apprenant petit à petit à taire ce qu’il observe pour lui et/ou pour son collègue. Des dérapages malsains s’installent insidieusement, et chacun s’y adapte. 

Cette adaptation limitante devient symptôme, tant côté personnel que chez les personnes accueillies. Une « alliance » secrète entre famille, personne, personnel, institution… risque de nous maintenir dans le non-changement.

Luc Fouarge

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A l’école, au collège, en famille…lire le conte des chaudoudoux de Claude Steiner

Dans ce village épargné du modernisme les gens vivaient heureux et en bonne santé. L’observateur regardait ces gens s’offrir sans compter des « doudouces » qu’ils sortaient d’un sac qui jamais ne se vidait. Intriguée une féepsy tente d’y installer une consultation. Les gens l’accueillent bien comme ils le font avec tout un chacun, elle reçoit elle aussi profusion des doudouces… mais personne ne se présente à sa consultation.Dépitée elle s’adresse à un homme qui contemple avec ravissement son épouse distribuant généreusement ces précieuses gentillesses.

La féepsy se penche vers l’oreille du mari et lui suggère qu’il devrait craindre qu’à tant distribuer elle pourrait en manquer pour lui et ses enfants. Mais non dit-il, nous vivons ainsi depuis toujours, et nous n’avons jamais manqué. Elle revint le lendemain et insidieusement relança son interrogation qui mina l’homme.Il invita sa femme à plus de parcimonie, à une dose de retenue. D’abord surprise, elle commença à compter ces dons pour les réserver à son mari et ses enfants. Elle était moins gaie, et les enfants se mirent en compétition pour obtenir ses gestes tendres et aimants. Le bruit s’était répendu dans les rues du villages. Les gens remplaçaient les doudouces par des gestes et parfois même des mots désagréables. La consultation ne désemplissait pas. Les enfants devenaient malades et s’échangeaient beaucoup des gestes accompagnés de mots désagréables. 

L’un d’eux dit qu’il se sentait malheureux, un mot qu’ils n’avaient jamais entendus. Inquiets, états qu’ils ne connaissaient pas ils décidèrent de tenir un conseil à l’insu des parents. Le plus ancien de ses enfants se souvenait de cette époque où jamais les mots maladies, souffrances ne se prononçaient. A l’analyse ils se souvinrent qu’il était question d’un époque de bien avant l’arrivée de la fée qui s’enrichissait.Il décidèrent de la chasser. Il se mirent à imiter les parents de cette époque où le mot malheur ne se prononçait pas chez eux. Ils échangèrent entre eux des doudouces sans compter. Ainsi ils « contaminèrent » les parents qui petit à petit imitèrent les enfants.Le village retrouva sa beauté, les maladies disparurent, les enfants jouaient, le village de la joie s’échangeait à nouveau des doudouces qui jamais ne venaient à manquer.

Selon le conte des chaudouxdoux de Cl.Steiner

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Empowerment et Protection de l’ Enfance

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Ecole, des copies conformes

L’école impose aux enfants penseurs en images, en films à utiliser les processus d’idéations des penseurs en mots qui sont majoritaires dans les classes (R. Davis). Enseignants, parents, politiques, PO, méconnaissent l’apport de cet auteur du « don de dyslexie ». Une ignorance qui envoie des enfants dans l’incompréhension de ce qui se passe à l’école vers l’enseignement spécial, les logopèdes ignorants cette approche, vers les comportements que l’on diagnostiquera rebelles, caractériels… ceux qui sans comprendre eux mêmes leur différence souffrent sans identifier la nature de ce qui les conduit à l’exclusion. Ils vont ainsi se heurter aux murs pensant à tort que c’est leur nature, leur être qui est mis au banc, qu’ils ne sont pas bons, qu’ils sont irrémédiablement impropres à la scolarité, à l’intelligence, à la relation. Ils seront nombreux dans les salles d’attentes des orthophonistes, des psy… quelques uns seront apaisés par des médications, des drogues…d’autres encore s’essayent dans les établissements spécialisés et parfois, se feront enfermer dans des hôpitaux ou en prison. Il n’ont jamais pu, obtenir le sourire du professeur qui échoue à en faire des copies conformes.

La #dyslexie n’est pas vue comme processus de pensée efficace, rapide qui ont conduit des personnes à une productivité intellectuelle brillante….Einstein, Michelange… mais comme un handicap qui rend la participation à l’école difficile parce que l’école ne les connait pas, ne les reconnait pas. A ce processus d’exclusion ces enfants répondent par des stratégies de compensation parfois heureuses, trop souvent pas. La pédagogie porte en elle le facteur exclusif contre lequel elle est censée lutter pour donner à chacun une chance égale de participer avec bonheur à la vie en société. Luc F.