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IMP 140 Société

« Droits culturels » et relation d’aide

Les « droits culturels » se proposent, entre autre, de favoriser le pouvoir d’agir des personnes. La convention de Fribourg rassemble l’ensemble des énoncés des conventions internationnales qui traitent des droits d’accès à la culture.

Les droits culturels invitent à considérer les problématiques posées à la société non plus en termes de besoins à satisfaire, mais de capacités, d’échanges de savoirs, de liens internes et externes à développer et à tisser. Ils impliquent une mise en dialogue qui reconnaît les valeurs de l’un et de l’autre, chacun étant pris en compte dans sa singularité et dans son environnement de vie. (Culture t citoyenneté)

Ce qui m’intéresse dans le propos de la convention de Fribourg , travaux menés par P.Meyer-Bisch, c’est la volonté de garantir les droits d’accès à l’information et à la formation. Dans le travail psychosocial, il serait bon que nous interrogions l’accès que les professionnels donnent aux personnes auprès desquelles on les mandate pour leur venir en aide. Nos institutions sociales, AAJ, AVIQ, CPAS se présentent-t-elles de sorte que le citoyen utilisateur ne s’enferme pas dans une posture de consultation d’un guichet social ? Une posture qui le fait consommateur > que consommacteur.

Cela va plus vite, cela permet de répondre à la demande de « productivité » des cadres de l’administration. Cela met à l’abri d’une rencontre. Celle qui fait « mouiller la chemise », celle qui qui fait que nos odeurs se mélangent, que nos différences culturelles se heurtent, celle qui fragilise les certitudes du travailleur social réfugié derrière un bureau, un guichet, une table sans café. Cette rencontre qui se termine par « faites bien ce que je vous ai dit de faire, nous évaluerons comment vous progresser ».

C’est cette rencontre qui se construit sur une entrevue de « sachant » à « usager ». Très loin de ce concept de développement du pouvoir d’agir du public en droit, ou en obligation, de subir une intervention sociale. (Placement)

Partant des droits culturels le travaileur psychosocial s’attardera sur une aide d’accès à l’information, voire à la formation, qui permettra à la personne de développer, à distance du service, des compétences qu’il ignorait. Il s’agit bien là, pour partie, d’une configuration que les systémiciens ont nommé la position basse. Cette humilité qui fait qu’on ne fait pas, qu’on ne sait pas à la place de la personne ce qu’elle est en capacité d’énoncer elle-même si on lui permet l’accès à l’information.

La question du droit se pose donc bien avant celle de la stratégie relationnelle qui met le pied à l’étrier de la personne. Droit et psychologie se joignent donc pour enjoindre au travailleur psychosocial une posture qui le place dans un rapport de citoyen à citoyen. Une posture particulière qui autorisera l’émergence du pouvoir d’agir de la personne si elle le veut bien.

Je plaide donc, comme le fait « réseauculture21 » pour une pratique de la relation d’aide qui épargne la personne d’avoir à se soumettre au « sachant ».

La « conférence familiale » agit dans ce sens. Le travailleur social suggère à la famille de le rencontrer en la présence des personnes ressources qu’elle souhaiterait inviter dans et hors de la famille. Dans cet exemple qui pourrait se passer au SAJ, au SPJ ces personnes se retrouvent autour du professionnel pour faire l’inventaire de ses compétences, de ses difficultés et dysfonctionnements. Des informations sur les aides, informations, formations s’échangent. Après cet échange, le(s) professionnel(s) laisse(ent) les personnes élaborer entre elles ce qu’il conviendrait qu’elles fassent pour pour sortir de la situation critique qui les a conduites au service. Le temps nécessaire passé, les professionnels reviennent prendre connaisance de la production du groupe.

Selon les missions, les impératifs d’un Tribunal de la Jeunesse, famille et professionnels actent le décisions prises pour la conduire à un changement satisfaisant.

Ici le pouvoir d’agir est respecté et les valeurs culturelles des uns et des autres pris en cause.

Il me semble que ces institutions gagneraient tant en efficacité qu’ économiquement si elles se modifiaient après être passées au crible des droits culturels. L’information est- elle disponible, la mettons-t-elle à diposition des personnes, prend-t-elle le temps de permettre à son public d’élaborer les propositions qu’elle peut élaborer avec l’aide de son propre réseau… Si cette attitude est plus lente dans l’apparence, ce que je ne crois pas, elle génère de changements plus durables. Elle épargne également le travailleur social de charges inutilement lourdes dont l’accumulation pourrait bien conduire à l’épuisement professionnel.

Toute approche qui favorise le pouvoir d’agir du publique oeuvre dans le sens des droits culturels. Cette approche sera « rentable » dans l’ensemble des services subventionnés. Faire l’examen des approches « qui font à la place de » pour une productivité augmentée maintient celui qui en « bénéficie » dans la passivité à laquelle parfois il aspire pour un pseudo confort. Dans certains cas, cela pourrait bien se passer comme une alliance entre professionnel et personne autour du non changement.

Un examen des services au crible des droits culturels entendus ainsi garantirait une augmentation de la qualité de ceux ci bien supérieur que les « certifications qualités » qui sont utilisées pour augmenter la carte de visite de service dont on siat peu ce qu’il s’y passe dans une quotidienneté qui banalise par méconnaissance les heurs, les heures difficiles qu’y vivent de nombreux pensionnaires.

Luc Fouarge

 

 

 

 

 

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