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S’ « équiper » pour rencontrer l’autre

 

La découverte de  l’autre n’est jamais neutre. Elle s’alimente des résonances[1].

Nous vibrons à l’étrangeté, à l’altérité, de façon différente en fonction de nos expériences, de nos rencontres, de la culture de notre famille… « Notre référentiel » qui parfois s’impose à nous, sans que nous en soyons conscient.

Il en est de même pour la personne qui s’adresse à nous.                                                                Elle nous découvre entre les représentations que notre profession véhicule et ses émotions qui nous chatouillent à notre insu.

Une mélodie inconnue s’impose différemment à chacun dans cette rencontre qu’elle  favorise ou qu’elle brouille. 

Si nous y sommes  sourds et aveugles l’écoute sera  parasitée. L’étrangeté de l’instant s’empare alors de la personne comme de nous-mêmes. 

Ces tonalités émotionnelles nouvelles  affectent nos observations et compréhensions de la personne. Elle même pourrait bien s’adapter, se sur-adapter aux échos qui sonnent en nous. 

L’altérité, cette capacité d’être présent à l’autre, dans une écoute empathique s’en trouve troublée.

L’autre n’est plus tout fait l’autre, il est augmenté ou diminué, de ces projections de nous-mêmes, que nous lui collons.

La suite de la rencontre en sera encombrée, ou pas, selon la focus, tiercité, que nous  recevons, sollicitons … dans l’intervision, la supervision. 

La co-animation peut nous protéger  d’un enlisement avec la personne dans cet évènement relationnel tout naturel.

Dans une relation d’aide qui s’installe sur cette base nous pourrions nous      questionner sur:

Qui aide qui ? Qui prend soin de qui ? Comment participons-nous au non-changement ? Cette éthique de l’accompagnement est d’abord  à charge de l’institution. Dans la plupart des cas, les professionnels interviennent dans des services institués. Une institution missionnée pour intégrer, au mieux de ses compétences, la personne à participer à la hauteur de ses qualités à la vie sociale, à piloter sa vie avec bonheur. 

Faire institution c’est aussi offrir à chacun de ses membres la bonneveillance qui les conduit au succès. L’exercice d’une saine tiercité à l’interne du service garantit cette dimension éthique de la relation d’aide. Démarche qui s’impose pour faire institution qui ne dispense pas des devoirs que chacun doit à l’exercice d’une telle mission.

Cette dimension, parce qu’elle peut mettre les partenaires en délicatesse, est régulièrement inexistante ou sacrifiée sur l’hôtel des politesses qui règnent dans les relations professionnelles comme dans la vie. 

Luc Fouarge


[1]Mony Elkaim

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