Aussi nécessaire qu’elle puisse l’être, la décision de placement est une attaque du lien. Prendre en considération cette dimension dès la mise en œuvre du placement, et même avant si c’est possible, aidera à son maintien, sa transformation pour autant que les professionnels veillent à ne pas humilier les parties, à ne pas dénigrer ce qui s’est construit, sans pour autant valider les comportements néfastes qui ont amené la famille au Palais.
Il faudra d’entrée de jeu multiplier les offres de services pour soutenir l’exercice d’une parentalité qui continue d’exister. Les négligences des professionnels, encombrés, fatigués, émus sans trop le savoir, défendus, figent le lien dans une forme rigide qui empêchera tout transfert vers de nouveaux liens nécessaires. Rattraper ces humiliations, quoi que que vous fassiez, sera fatiguant, épuisant si l’offre vient trop tard. La puissance de la loyauté s’est trouvée fortement amplifiée par l’attaque du lien. L’objectif est double, ouvrir la famille sur la parole, la mentalisation du vécu et, l’adresse à l’enfant d’une permission de recevoir l’amour d’autres personnes. Aller à la rencontre de l’expertise du vécu des parents à l’égard de leur enfant est une voie d’accès à ces processus….et peut-être entreront ils dans un exercice de pensée sur leur propre histoire.
Je vous l’accorde, dans les situations de graves maltraitances , il est possible que la Justice nous empêche d’agir ainsi. L.F.