L’école, bien malgré elle, devient aussi un lieu de soin
Elle est complémentaire à l’éducation familiale. Elle participe à la construction psychique des jeunes.
Cette longue pandémie perturbe cette construction et il est admis aujourd’hui qu’il nous faut craindre des manifestions de troubles, de symptômes psychiatriques.
Pas question d’attendre qu’elles débordent pour répondre.
La communauté scolaire est associée à cette attitude soignante dont ils ont besoin.
Plus que jamais, l’école doit s’équiper sur les terrains de l’instruction, mais aussi de l’éducation, et aujourd’hui du soin.
L’essentiel de ce temps de soin réside en des temps d’expression émotionnelle. L’expression de sentiments doit être sollicitée, accueillie par les pairs et par les enseignants dans un espace « contenant ». Les émotions les plus désagréables, anxiogènes doivent être autorisées pour qu’elles se disent et qu’elle diminuent ainsi l’impact sur la vie psychique. Accueillir et commenter sans que l’enfant n’ait à se taire parce qu’il protégerait l’adulte d’avoir à entendre les hantises qui le traversent, ou s’installent.
« Le programme ProDAS veut permettre aux jeunes de s’impliquer positivement dans le développement de leur efficience personnelle, de leur confiance en eux-mêmes et de leur compréhension des causes et des effets régissant les relations interpersonnelles. »
Cette approche pensée pour l’école dès la maternelle aidera l’enseignant à occuper cette place. Cette méthode est expérimentée depuis très longtemps. Elle induit un changement de posture de l’adulte que l’école ne soutient pas forcément surtout si elle se replie sur sa fonction enseignante. Il est donc urgent de leur apporter le soutien qui leur offre à eux aussi cet espace « contenant » dont ils ont besoin comme toutes personnes en charge de soin.
Luc Fouarge