
« … ce serait terrible d’avoir à commencer sa vie par la punition pour des choses que je n’avais pas encore faites »
Ce roman de Dimitri Rouchon-Borie (Le tripode, 2021) sort d’une plume qui tient une rubrique de chroniques judiciaires pourrait être lu et commenté dans les auditoires de candidats travailleurs des secteurs psycho-médico-sociaux qui se destinent à l’accompagnement de jeunes en grandes difficultés psychologiques. Duke, son héros, en fin de vie, écrit ce récit de sa cellule de prison. Il est né « puni ».
Il revisite toute son histoire faite de maltraitances, de viols, de violences de privation, d’humiliations. Ce genre d’histoire nous renvoie à ces anamnèses qui parfois font vomir les professionnels les plus expérimentés. Duke qui découvre sur le tard qu’il a un prénom rencontrera des personnes qui lui font découvrir le bien, l’amour, l’« aimantée» Billy, une rencontre amoureuse qui ressemble à celle qu’il eut avec sa sœur, une institutrice bouleversée et empathique, assistante familiale authentiquement aimante… Les forces démoniaques qui l’habitent l’amène à commettre des actes épouvantables qui justifient la perpétuité.
Dans sa cellule par l’écriture il analyse son parcours. Nous découvrons une capacité d’humanité, de don de soi, quasi christique, que peu de personnes ont pu saisir. Ce roman très émouvant nous illustre l’urgence d’aider les professionnels de l’enfance à tenter de lire l’invisible, l’indicible de la transmission. L’horreur pourrait cesser avant que ces jeunes ne deviennent adulte.
Avec « Bord de mer » de Veronique Olmi, deux romans à faire décortiquer par les futurs Juges, psy, éduc spé, TS, AF, Référents et délégués, enseignants afin d’exercer leur attention sur ces échanges, ces non-échanges, ces non-dits et ces appels …ces rencontres manquées qui conduisent des enfants, des familles aux drames