La peur se déguise et conduit nos enfants dans les salles d’attentes des psy
Oui bien sûr, « La peur pervertit les perceptions humaines et asservit les esprits ». A.Pena
L’intranquillité permanente et sourde envahit les ressentiments et le comportement des parents. Les enfants, depuis toujours, épongent les émotions de leurs parents sans qu’aucune commande leur ait été faite en ce sens. Distraire les parents des émois pénibles qui les habitent est une caractéristique des relations enfants/parents. Bon nombre d’entre eux, parmi les trucs et astuces que bien inconsciemment, ils développent à cette fin, produisent des comportements qui distraient les parents de ces inquiétudes, angoisses qu’ils transpirent. On repérera ces comportements et on pourrait bien leur donner un nom de symptôme. Et voilà, qu’en raison de l’amour qu’ils développent à l’égard de leurs parents, la « machine » les orientera chez des spécialistes… qui parfois se rue dessus sans prise de distance.
Les milieux professionnels spécialisés du soin ont repéré que de nombreux adolescents à la suite du confinement ont « fugués » en eux-mêmes. Refuge dans l’esprit qui a pu faire penser qu’ils déraillent et les voilà dans les salles d’attentes des consultations. De trop nombreux ont flirté avec le délire et d’autres avec le suicide. Il nous faut faire parler, écouter ces peurs. Je n’observe pas que le monde d’hier meurt pour faire place à un monde nouveau, à une société, à des états plus protecteurs. Les consultations pédopsy pourraient bien déborder encore quelques années. Nous n’avons pas écouté le joueur de pipeau, il conduit nos enfants en troupeau en haut des falaises. Les acteurs de santé mentale doivent lire ces symptômes dans le contexte politique particulier des crises. Ils doivent s’ouvrir à la « politique ».
Nous devons déplacer le focus du symptôme vers le contexte.
Les acteurs de la SM doivent se déplacer vers l’école pour conforter, soutenir la position des enseignants dans la fonction contenante de l’école (Tu es le bienvenu avec toutes tes émotions…)
Luc Fouarge
Le Vif du 23 juin 2022
