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Pour en sortir… parlons de cette suicidarité mondiale !

L’intervention systémique nous apprend qu’il convient de contextualiser le symptôme. Comme l’émergence du COVID, sa transmission pandémique est à lire sur fond de la surexploitation de l’environnement, il convient de lire les  troubles de la santé mentale sur fond d’une suicidarité collective. Le néolibéralisme, suicidarité économique,  exploite la crainte, l’angoisse pour augmenter productions et profits. Dans ce contexte les plates formes destinées aux drames familiaux explosent. On sait que le seul traitement du symptôme entretient le malaise d’un groupe, voire même l’amplifie à terme. Les acteurs de santé mentale, les accompagnateurs de mal-être psycho-sociaux sont des observateurs privilégiés des dysfonctionnements de notre monde. Nous devons penser et agir dans la tridimensionnalité soin-éthique-politique. Sans cela, non seulement nous ratons la cible mais nous contribuons à l’expansion de cette suicidarité d’arrière fond sur laquelle murissent les symptômes. 

Vincent Cespedes décrit la « dévolution »  comme une marche des idées, une culture émergeant du peuple. Il rejoint en cela le concept de l’écologie politique qui consiste a ajouter un troisième terme à la dialectique gauche-droite, Etat-Entreprise où se déroule les combats politiques et qui participe à cette suicidarité. La sphère autonome, aux sens large, l’associatif doit y faire une entrée fracassante pour éclairer, élargir, « systémiser » ce regard sur l’organisation sociétale et mondiale parce que cette sagesse sait qu’un papillon qui bat des ailes ici peut déclencher une avalanche là-bas. 

Bill Gates  « Nous ne sommes pas prêts pour la prochaine épidémie. Le plus grand risque de catastrophe à l’échelle de la planète ressemble [à un virus]. [Le plus grand risque] ce ne sont pas les missiles, mais les microbes« , avait-t-il déclaré en 2015 D’autres, … des scientifiques, avaient déjà lancé de telles alertes. Il est établi que les modifications apportées par l’activité humaine sur l’environnement créent des perturbations dans la chaines de transmissions des virus du règne animal vers l’homme. 

Il n’est donc pas possible de se cacher derrière la surprise. La seule qui tient est celle du calendrier. Et donc la médecine comme les politiques savent depuis longtemps qu’il faudra aborder, tôt ou tard, cette crise que nous vivons aujourd’hui. Tout comme d’ailleurs la nécessité d’anticiper la réponse. Ainsi des équipements de protection, des lits en réanimation devaient être prévus dans une concertation mondiale. Anticipation que l’Allemagne a réussie.

Les détendeurs de la finance, les états ne l’ont pas entendu…et pour cause, faire des stocks, créer des lits de réa en prévision d’une  crise…   immobilisent des fonds sans return. Pas beaucoup d’amateurs…

Nous-mêmes, sans doute aveuglés par le courant d’air de la consommation, courant derrière nos revenus, sous la pression de nos endettements, de l’illusion de la nécessité d’investir plus dans la modernité, sommes pris dans cette tornade dont tirent parti les financeurs qui se déchargent des questions éthiques.

Nous, avec eux, participons à un vaste mouvement de méconnaissances (processus actif et non conscient de non-connaissance) que nos appétits entretenus par le marché. L’école des Schiff, avec le concept des comportements passifs éclairent le processus auquel nous sommes « invités » à participer. Est actif un comportement qui vise à réduire une tension, à résoudre une difficulté. Est passif un comportement qui les évite, les méconnait. Ainsi, dormir est un comportement actif s’il comble un besoin de sommeil, il devient passif s’il est au service de l’évitement d’une réalité désagréable…quelles qu’en soient l’intensité et la conscience qu’on en a.

Au processus de méconnaissance s’ajoutent des mécanismes psychologiques de protection. La peur est nécessaire à la vie pour générer des mesures de protection. La peur est donc utile jusqu’à un certain point, au-delà elle enclenche du déni. L’inconscient ne connait pas la mort, comme une dénégation qui permet de vivre (Cynthya Fleury). C’est cette modalité d’adaptation humaine qui permet le développement de cette suicidarité inconsciente et collective. Ici se fait cette connexion avec un système capitaliste néolibéral excessif qui à terme perturbe complètement notre rapport avec l’environnement.

Je crains que nous soyons embarqués sur la question de la gestion de notre rapport à l’environnement dans un comportement passif collectif, mondialiste. Les sirènes de la consommation, nos rapports à la finance nous conduisent à la méconnaissance de l’impact de nos choix. La fin de ce scénario catastrophique est ce que je nommerais une suicidarité mondiale.

Psychologiquement, j’y vois une forme de suicidarité collective qui en arrière fond entretient cette dose d’angoisse sourde qui participe à cet aveuglement. Les taux de suicides, les dépressions, les états limites, les violences intrafamiliales sont autant de signaux d’alertes dont nous avons coupé les fils qui alimentent les témoins d’alertes.

Cet arrière fond anxieux entretient une forme de fièvre acheteuse. C’est comme si le « marché » que nous alimentons, se portait mieux de cette tension dans laquelle nous vivons. La montée des indicateurs de destructions de notre environnement semble augmenter un besoin d’acquisition de biens et d’outils qui à notre insu atténue ce fond d’angoisse.

C’est ce même fond anxieux qui alimente l’actionnariat des usines pharmaceutiques…

Nous avons besoins de lieux d’échanges citoyens éclairés par des approches psychologiques, philosophiques. Il est également nécessaire que ces analyses soient croisées par des éclairages écologiste, systémique…environnementaliste. De ces partages d’intelligences, nous avons à élaborer des barrières contre les virus…. Mais surtout des barrières contre cette surexploitation que le « monde des affaires » fait des femmes et des hommes, créant des « besoins » qu’ils n’ont pas, en surexploitant les ressources de la nature jusqu’à épuisement.

De ces cercles de réflexions holistiques peuvent naitre des choix qui nous aiderons lors de nos rendez vous avec les scrutins électoraux. Il nous appartient d’écarter les politiques qui commercent avec les opérateurs industriels et financiers qui méconnaissent leurs impacts sur l’hôte qui nous véhicule, la terre.

Les prêts à penser comme les religions, des théories économiques comme le capitalisme tirent profit de cette suicidarité mondiale. Le soin, la bonne attention que nous nous devons, l’amour, la bienveillance sur l’environnement qui nous accueille nous rendront plus vivants et légers. 

Luc Fouarge

3 réponses sur « Pour en sortir… parlons de cette suicidarité mondiale ! »

Il faut éviter de rentrer dans le jeu des médias pour qui rien ne se passe dans le monde en dehors du Covid 19.
Au 14eme siècle la peste noire a tué la moitié de la population européenne et la grippe espagnole 50 millions de morts à la sortie de la première guerre mondiale.
Aujourd’hui en France 600000 personnes meurent par an dont 150000 du cancer alors relativisons les 20000 du covid 19 même si chacun d’entre eux mérite mémoire et prières.

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